ABSTRACT (ENGLISH)
After speaking to the Italian radio editors, we asked French editors to tell us about the impact the pandemic has had on them. 97 radio stations replied, most of them community radio stations (83), giving us an insight into the reality they have faced which differs from that of the commercial radio stations monitored by SIRTI, the union that represents them. The radios have increased information (62%), organised fund raising and played a role in social solidarity. Advertising has halved (-49%) but the radio editors have survived the storm. To date only 1% of the staff has been laid off (34% in Italy), however 38% of the respondents have already applied for the advantages of the ‘partial employment’ scheme. Regarding energy consumption, which is a hot topic in Italy (45% of the budget goes in paying the bills), this is regulated in France and the cost is half (25%). At the end of the survey there are proposals made by the editors on how to come out of the crisis.
ARTICLE (EN FRANÇAIS)
Après avoir interrogé les éditeurs italiens, nous avons demandé aux éditeurs français de nous parler de l’impact de la pandémie sur l’activité de leurs stations de radio. Les deux systèmes de media sont différents: en France, ils exploitent environ 900 radios (CSA – Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), soit 6% de moins que les radios italiennes (957). Mais seulement une sur cinq est commerciale (environ 200, 22%), tandis que les 700 autres sont “associatives”: formule qui prévoit qu’une radio reste autofinancée et bénéficie d’une aide de l’Etat, avec une publicité qui ne peut dépasser 20% des recettes (et certaines stations ne la fournissent tout simplement pas). En Italie, par contre, les ratios sont inversés: 65% des stations (624) vivent grâce aux recettes publicitaires et pour les 333 stations, il n’y a qu’une limitation du nombre de spots publicitaires à diffuser (10% par heure, soit 6 minutes : pas peu).
Plus d’une station de radio sur dix a répondu
L’enquête a été réalisée par 97 diffuseurs, pour la plupart des associations (83), dont 78 radios locales, 5 régionales, une multirégionale et une nationale. Cela nous a permis d’enquêter sur une réalité complémentaire à celle des radios commerciales, déjà contrôlées par Sirti, le syndicat qui les représente (nous en avons parlé ici). La réponse à l’urgence a été similaire à celle des radios italiennes : au-delà des Alpes également, les radios ont réagi en renforçant l’information, en organisant des collectes de fonds et en jouant un rôle de cohésion sociale.
Publicité (et recettes) réduite de moitié? Il est “coupé”, mais seulement en grands groupes
La publicité a été réduite de moitié en moyenne (-49%), ce qui reflète la situation des stations de radio multirégionales (-50%), tandis que les spots publicitaires (-72%) et les stations de radio nationales (-90%) ont souffert. Le “préjudice” causé aux associations, qui se concentrent moins sur la publicité, a été limité: pour elles, la baisse a été de 24%. Le renforcement des espaces d’information a été en moyenne de 62% (54% en Italie), mais comme nous l’avons observé en Italie, les radios et réseaux nationaux ont fait beaucoup plus, augmentant les nouvelles de 85 et 105% respectivement, contre 63% pour les associations. Un effort organisationnel autofinancé, non indifférent et soutenu. Les éditeurs, grands et petits, ont résisté à l’impact sans recourir aux licenciements: des petites réalités aux stations de radio nationales, seulement 1,34% du personnel a été licencié (en Italie 34%). Mais 38% des entreprises ont demandé un chômage partiel, en particulier les radios multirégionales (55%). Les associations et les commerciaux sont au même niveau (avec respectivement 40 et 41%), aussi parce qu’ils sont gérés en moyenne par 5 employés et 40 bénévoles. Les grands groupes, au contraire, ont déjà commencé à couper : nous en avons parlé ici.
Juste ce qu’il faut au frais de fonctionnement
En France, l’éther est planifié et l’énergie n’est pas gaspillée: les factures d’électricité n’absorbent qu’un quart du budget annuel d’un radiodiffuseur, alors qu’en Italie, elles sont presque deux fois plus élevées (45 %). Seul un faible pourcentage de répondants (10%) est favorable à la réduction de la puissance des systèmes, mais ils souhaiteraient l’appliquer à tous les émetteurs, même ceux de moins de 100W. Concernant la durée de la réduction, 54% la limiteraient à trois mois, tandis que 27% souhaiteraient la maintenir pour toujours.
De nombreuses idées pour redémarrer
Nous avons regroupé les suggestions des éditeurs par thèmes, en essayant de les transformer en propositions dont les associations devront être les porte-parole. Deux radios sur trois (66%) demandent une prime et un fonds de soutien, mais sur le reste des mesures, il y a une nette distinction entre les radios commerciales et associatives. Les premiers demandent une aide financière, une réduction des impôts (ou leur suppression pour 2020 et 2021) et des charges salariales. Il y a ceux qui pointent du doigt les droits d’auteur (gérés par la Sacem et la Spre) et ceux qui suggèrent au gouvernement de prévoir un crédit d’impôt pour les annonceurs, pour relancer la publicité (une mesure également envisagée en Italie). Les radio associatives, quant à elles, réclament des subventions exceptionnelles, une augmentation du FSER (Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale) et des formes de soutien indirect, comme la diffusion de messages d’intérêt général (payés par le gouvernement) afin de faire rentrer de l’argent frais dans les caisses désormais vides. Mais aussi des solutions rapides, telles que la réduction de la TVA. En bref, le monde entier est un pays, même le fait que (comme cela s’est produit dans le cadre d’une enquête italienne similaire), un seul éditeur s’est déclaré satisfait de ce que le gouvernement a fait jusqu’à présent pour la radio.
une augmentation du “Feder” (Fonds de soutien à l’expression radiophonique locale)=FSER
Merci d’indiquer les initiales correctes pour le fonds de soutien à la radio.